Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux

12e rassemblement contre les électrochocs

C’est le PATRIARCAT qu’il faut électrocuter, PAS LES FEMMES!

Retour sur le 12e rassemblement annuel contre les électrochocs, le samedi 12 mai 2018. NON aux électrochocs!

Merci au Comité Pare-Chocs et à l’Action Autonomie de nous accueillir! Le RAFSSS et la Table des groupes de femmes de Montréal ont fièrement pris la parole!

Voici le texte que nous avons livré devant les militantes et militants au rassemblement:

Nous sommes aujourd’hui ici, en solidarité avec le comité Pare-Chocs, pour dénoncer le fait qu’en 2017, non seulement on utilise encore les électrochocs dans les hôpitaux du Québec, le nombre de traitements administrés ne cesse d’augmenter. En effet, ce nombre a presque doublé de 2011 à 2017.  À Montréal en 2017, on a administré autour de 3123 électrochocs.

Nous sommes ici avec vous aujourd’hui, mobilisées par cette lutte pour l’intégrité, la dignité et les droits des femmes. Les données du Comité Pare-Chocs sont parlantes. Deux électrochocs sur trois sont administrés à des femmes. Ce sont des femmes de 50 ans et plus qui ont reçues près de la moitié des électrochocs dans la dernière année au Québec.

Comment pouvons-nous expliquer cela? D’autant plus, il est prouvé que les électrochocs causent plus de dommages aux femmes qu’aux hommes et plus de dommages aux personnes âgées qu’aux plus jeunes. Le traitement par électrochocs est à risque. On ne sait pas si ce n’est pas nuisible et son efficacité n’est pas prouvée. Alors pourquoi au Québec utilise-t-on un traitement dont l’efficacité est toujours controversée dans le milieu scientifique ?

Pourquoi les deux tiers sont-ils administrés à des femmes ? Pourquoi les femmes âgées de 65 ans et plus sont-elles plus susceptibles de subir cette intervention ? Comment assure-t-on que les personnes qui reçoivent ce traitement ont bel et bien donné leur consentement libre et éclairé ?

Pourquoi administre-t-on des électrochocs quand on ignore toujours son mode d’action? En d’autres mots, on ne sait pas comment agissent les électrochocs pour obtenir des soi-disant résultats. Pourquoi sont-ils encore administrés sachant qu’ils peuvent causer des dommages cognitifs et des problèmes de mémoire ?

En 2017, les données de la RAMQ nous informent qu’il y a eu des électrochocs administrés à des jeunes filles de moins de 14 ans. Comment peut-on justifier cela ?

Dans notre société, les différents systèmes d’oppression ont toujours un grand impact sur la vie des femmes, notamment sur leur santé physique, psychologique et spirituelle. Les conditions de vie et la violence vécue par les femmes constituent des facteurs susceptibles d’aggraver les problèmes de santé mentale. Certaines femmes doivent faire face à des barrières supplémentaires liées aux discriminations en fonction de leur origine, leur orientation sexuelle, leur revenu ou leur situation de handicap.

Ce n’est surtout pas l’administration d’électrochocs qui contribuera à l’amélioration des conditions de vie des femmes! Les problèmes que vivent les femmes ont des causes sociales et c’est sur ces causes que l’on doit agir! Disons non au déni de la souffrance et des problèmes sociaux vécus par les femmes! Disons non à cette forme de violence systémique camouflée sous l’apparence d’une intervention médicale!

Disons non aux violences envers les femmes… parce que, OUI, les électrochocs sont considérés comme une forme de violence envers les femmes! Nous voulons des explications! La société doit offrir des alternatives aux électrochocs afin que les femmes puissent faire des choix libres et éclairés. La société doit également préserver ses programmes sociaux qui donnent accès à une plus grande égalité et justice sociale pour les femmes.

Disons non aux compressions en santé et services sociaux! Disons non aux mesures d’austérité actuelles et annoncées! Disons non aux mesures économiques, sociales et culturelles qui mettent au centre le capital et les profits et déshumanisent notre société!

Ce sont les systèmes d’oppressions de nos sociétés qui ont besoin d’un traitement choc, pas les femmes!

 PHOTOS:

Merci au CEAF – Centre d’éducation et d’action des femmes d’avoir pris de si belles photos de l’action! Voici deux albums photo à visionner sur Facebook:

Album photo 1– Action Pare-Chocs, le 12 mai 2018

Album photo 2– Action Pare-Chocs, le 12 mai 2018

12 mai 2018 NON aux électrochocs

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